Lire une carte, faire territoire GEP’lettre 7, Juin 2019

, par GEP

 « Chaque homme, chaque femme construit son propre espace à sa mesure, et, à la limite, il en est d’aussi nombreux que l’humanité tout entière... La géographie ne serait-elle pas ainsi faite de la somme des expériences de chaque homme, et, si l’on peut les percevoir et les analyser, de leurs combinaisons ? Les hommes ont-ils la géographie de leurs perceptions, de leurs sensations, de leurs connaissances, de leur imaginaire ? » Armand Frémont.
Le GEP Lettres-Histoire est heureux de vous annoncer la parution d’une lettre sur le thème « Lire une carte, faire territoire ». Ce thème est au cœur de la géographie, cependant, il peut aussi ouvrir des réflexions en histoire et en lettres. Enseigner la Géographie, c’est fixer des repères spatiaux, mais aussi, participer à la compréhension du monde en lien avec les expériences individuelles. Deux expérimentations menées cette année travaillent la question de la manipulation des cartes pour fixer les repères et le concept d’espace perçu. Ce projet de balade sensible s’inspire d’un courant de la Géographie qui place l’être humain et ses sensations au cœur de la compréhension de son territoire.

Pédagogie

Carnet de géographes.
Quand la carte devient un vecteur de tolérance, d’intégration et d’acceptation de l’autre. Connaître son territoire pour se connaître et connaître autrui. Une équipe de chercheurs de l’université de Grenoble a réalisé une expérience de cartographie participative avec des réfugiés et des artistes.

L’émergence d’un intérêt pour les représentations symboliques dans la géographie française (1966-1985)

L’article de Matthieu Pichon, dans le Bulletin de l’association de géographes français revient sur les représentations cartographiques dans la géographie universitaire depuis le tournant des années 70 ou « nouvelle géographie ». Il dresse les évolutions épistémologiques et les fondements méthodologiques d’un collectif de chercheurs influencés par les approches de la géographie culturelle et la notion d’espace perçu. L’article a pour but de donner un éclairage sur un objet de recherche riche. 

Applications

Le récit voyage en ligne
De nombreux sites proposent de rédiger des récits de voyage en ligne. Ces récits de voyage sont ensuite présentés sous forme de cartes. On peut par exemple utiliser « Myatlas » ou tout simplement« Google maps ».

Ces applications en ligne permettent la mise en place de projets d’écriture collaborative autour du récit de voyage. Ces récits peuvent être réels ou imaginaires. Ainsi dans l’exemple suivant« Candide au 21e siècle », on peut suivre sur une carte le périple du Candide à notre époque.

Jeux de cartes

La BNF propose une très belle exposition virtuelle sur le thème de l’histoire de la cartographie. « La cartographie raconte la manière dont l’homme se représente le monde qui l’entoure, sa région, son pays, l’univers entier… Les cartes de toutes époques et de toutes cultures conservées à la Bibliothèque nationale de France témoignent de la richesse de ces représentations ».
Au sein de cette exposition, une application permet de créer ses propres cartes en combinant des éléments de cartes anciennes. La cartographie fait alors la part belle à l’imaginaire.

Expériences

Carte sensible : BALADE sonore 

Une carte sensible rend compte de l’expérience d’un territoire par une personne et celui qui réalise ce type de carte s’émancipe de la cartographie traditionnelle pour assumer sa subjectivité. La cartographie sensible permet en effet de laisser libre cours aux rapports émotionnels et sensoriels d’une personne à un territoire qu’il s’agit de représenter tout en se représentant. 
Pour cette expérimentation, une classe de CAP d’UPE2A a réalisé une carte sensible sonore.


Carte postale sensible 

L’idée est de faire réaliser des cartes-postales sensibles pour les élèves primo-arrivants sur leur lycée ou leur cadre de vie. En effet, c’est le propre de la géographie sensible que de permettre à chacun d’appréhender le territoire où l’on vit, de l’aborder par celui qui y vit, de le faire mieux penser par une approche s’appuyant sur les sens et la perception, et plus seulement mesuré (par des outils externes). Souvent, seuls les contours géographiques d’une carte seront gardés, en revanche, l’échelle ne sera plus subordonnée à des mesures quantifiées et quantifiables mais bien à l’importance relative que lui accordera la personne qui réalise la carte. 

Pour aller plus loin

Vous pourrez trouver d’autres liens sur ce padlet. 

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