Deux des problématiques du programme de CAP ouvrent des perspectives intéressantes en cela et combien en prise avec la littérature et les arts, qui n’ont jamais cessé de questionner le rapport au travail par le biais de l’écriture fictionnelle et de la création artistique :
Représentations, valorisation et dévalorisation du monde du travail
Travail et réalisation de soi / travail et négation de soi
Corpus et idées peuvent cependant être sincèrement revisités au regard de ce qui se vit dans nos classes : on lit toujours les mêmes œuvres, on ne s’empare pas suffisamment de cette grande thématique pour mettre les élèves en réelle situation de dire et d’écrire, on passe finalement peu par le détour fictionnel ou artistique pour dire une réalité (l’exemple des stages est parlant à cet égard). Récemment un concours académique portant sur ces deux termes a été initié par le DIME GESTES, les corps d’inspection et la DAAC. Cette initiative est le premier chapitre d’une collaboration avec le monde universitaire, le monde des auteurs et celui de la classe. Elle a vocation à développer chaque année un concours d’écriture en lien très fort avec les problématiques de notre programme.
La littérature et les arts sont une véritable caisse de résonance (et aussi de « raisonnance ») de la société et de nos vies. Et qui oserait dire que notre rapport au travail ne pose pas de problème depuis le siècle des révolutions industrielles – qu’on en ait trop, pas ou plus ? Nul ne peut aujourd’hui ignorer la profusion d’œuvres traitant directement du monde du travail (cf. ci-après notre sélection). Tous les arts questionnent en leur temps le rapport que nous entretenons avec cette forme la plus évidente de notre épanouissement et de notre aliénation qu’il représente. Et il faut bien reconnaître que la fiction comme la forme documentaire ou la création artistique se sont souvent emparées avec brio du sujet.
Les mots les plus péjoratifs caractérisent le plus souvent la considération de l’homme moderne pour son travail, celle d’une relation complexe dans laquelle « harcèlement », « management », et autres « licenciements » ont pris la tête d’un vocabulaire porté sur la dévalorisation. On peut tout de même dans cet océan sombre trouver des contrepoints à cette approche universellement admise de la noirceur du monde de l’entreprise et de l’usine, et trouver quelques pépites d’espoir et d’optimisme. Afin de renouveler les corpus étudiés en classe de CAP et les possibilités de mise en œuvre modernes et diverses qui s’offrent à tous, nous vous proposons une riche sélection d’œuvres remarquables, où films, romans, chansons, poèmes, beaux arts livrent un éclairage souvent saisissant d’un territoire qui occupe, malgré tout, un tiers de notre vie. Et comme nous croyons en la littérature, puisse ce dossier nous/vous donner la force de nous/vous affranchir des maux et de certains mots du travail pour puiser dans des sources multiples le plaisir de transmettre, de lire et faire lire, d’écrire et de faire écrire…
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