Savoir lire, écrire et parler conditionne l’accès à tous les domaines du savoir et l’acquisition de toutes les compétences. Chaque professeur et tous les membres de la communauté éducative doivent prendre part à cette mission prioritaire de l’institution scolaire.
La langue française est l’outil premier de l’égalité des chances, de la liberté du citoyen et de la civilité : elle permet de communiquer à l’oral comme à l’écrit, dans diverses situations ; elle permet de comprendre et d’exprimer ses droits et ses devoirs ; elle est le vecteur de multiples émotions.
Faire accéder tous les élèves à la maîtrise de la langue française, à une expression précise et claire à l’oral comme à l’écrit, relève de l’enseignement du français mais aussi de toutes les disciplines. Chaque professeur et tous les membres de la communauté éducative sont comptables de cette mission prioritaire de l’institution scolaire. La fréquentation de la littérature d’expression française est un instrument majeur des acquisitions nécessaires à la maîtrise de la langue française.
Dans la voie professionnelle l’enjeu est encore plus fort quand on sait combien sont nombreux certains de nos élèves qui ont rencontré, rencontrent et rencontreront encore et encore un mur d’incompréhension face à ce qui est le ferment de notre vivre ensemble : la langue française qui est aussi celle de la culture française.
L’enjeu est social, l’enjeu est humain, l’enjeu est citoyen, l’enjeu est éminemment politique. Qu’aurons-nous été si les compétences des élèves qui nous sont confiés sur un cycle à s’exprimer, à exprimer, à recevoir et à percevoir ne sont améliorées que de manière marginale et anecdotique, et soyons-en parfois conscients aussi malgré nous.
Deux axes sont à envisager et bien considérer : maîtriser et étudier.
Que signifie l’expression « maîtrise de la langue » ?
1) Que le locuteur ou le scripteur maîtrise le français de l’école, est capable de procéder à des choix conscients et motivés pour entrer dans des situations de communication, des interactions, pour produire des effets sur autrui et s’exprimer avec justesse et pertinence.
2) Que la langue nous maîtrise, informe et configure notre expérience du monde dans la société française contemporaine. Vivre en français, c’est partager un patrimoine, une culture source de connaissances, d’émotions, de plaisirs.
Par conséquent, avec ce sens double, la maîtrise de la langue est un enjeu psychologique et politique majeur : elle conditionne la construction de soi et la représentation positive du vivre ensemble. Quelle citoyenneté possible pour qui n’aime ni lire, ni écrire, ni converser ?
Quant à l’étude, rappelons que la langue dans nos programmes est objet et moyen. L’expression écrite et l’expression orale doivent être travaillées tout au long de la scolarité, « y compris par la mémorisation et la récitation de textes littéraires. » (programme du collège).
L’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire doit conduire les élèves à saisir que le respect des règles de l’expression française n’est pas contradictoire avec la liberté d’expression : il favorise au contraire une pensée précise ainsi qu’un raisonnement rigoureux et facilement compréhensible. L’élève doit maîtriser suffisamment les outils de la langue que sont le vocabulaire, la grammaire et l’orthographe pour pouvoir lire, comprendre et écrire des textes dans différents contextes.
L’apprentissage de la grammaire et de l’orthographe requiert des exercices spécifiques distincts de l’étude des textes.
Ces ambitions posent de nombreuses questions pédagogiques, didactiques et pragmatiques aux professeurs auxquelles la brochure réalisée par un groupe de professeurs de notre académie sous la direction de Michèle Sendre, inspectrice de l’éducation nationale, s’attache à apporter réponses.
– Qu’enseigner et comment ?
– Comment améliorer les compétences de nos élèves en questionnant et adaptant nos pratiques pédagogiques ?
– Comment répondre à certaines représentations des enseignants quand on évoque l’enseignement de la langue ?
– Quelles démarches en lien avec le lire, l’écrire, le dire, l’analyse et l’interprétation ?
– Y a-t-il des approches plus propices aux apprentissages en réception ou en production ?
– Où et quand placer la focale linguistique dans nos progressions ?
– Avec quels types d’exercices ?
– Pour quel niveau attendu des élèves ?
Nous joignons à ce travail nécessaire de clarification ou d’explicitation une bibliographie sélective présentée dans les Yvelines lors des récentes réunions départementales sur le sujet.