LES POINTS SAILLANTS DU NOUVEAU PROGRAMME DE FRANÇAIS EN TERMINALE PROFESSIONNELLE

, par Bruno Girard

L’enseignement du français en Terminale professionnelle : continuité et ruptures.

Continuité par rapport aux programmes de Seconde et de Première professionnelles :
o Mêmes finalités
o Mêmes compétences visées (Maîtriser l’échange oral, maîtriser l’échange écrit, devenir un lecteur
compétent et critique, confronter des connaissances et des expériences pour se construire)
o Mêmes objectifs culturels et linguistiques
o Mêmes pratiques recommandées en lecture, compréhension et interprétation (hypothèses de lecture ou interprétation globale formulées à partir de passages sélectionnés par l’élève en autonomie)
o Même traitement de l’objet d’étude en 2 séquences (une organisée autour de la lecture d’une œuvre littéraire, une autre qui porte sur l’analyse d’un GT).

Les spécificités du programme de Terminale
o Un objet d’étude unique vaste mais précisé par un programme limitatif qui change tous les 2 ans ;
o Un programme qui privilégie la littérature d’idées et qui favorise la pratique de l’écriture réflexive ;
o Des visées, des enjeux et des capacités spécifiques ;
o Un enseignement de la langue au service de la clarté et de la nuance de l’argumentation ;
o Un enseignement de l’oral concentré sur les heures de co-intervention et d’A.P.« Vivre aujourd’hui : l’humanité, le monde, les sciences et la technique »
Un objet d’étude unique et vaste mais précisé par un programme limitatif

Les relations entre les différents termes de l’OE autorisent de multiples réflexions sur :
o la condition humaine et les défis du monde (tensions entre le monde et la technique)
o la beauté de la nature (l’humanité et le monde)
o les avancées de la science

Un programme limitatif qui change tous les 2 ans
o Il favorise l’approfondissement : une réflexion construite à partir de connaissances précises, et qui répond à une perspective bien définie.
o Il nécessite l’apprentissage d’un lexique précis.
o Il est accompagné d’une bibliographie composée :
- D’un nombre limité d’œuvres littéraires, parmi lesquelles le professeur choisit un ouvrage pour sa première séquence.
- De travaux universitaires et de pistes complémentaires pour approfondir la réflexion et alimenter les G.T de la deuxième séquence.

Un programme qui privilégie la littérature d’idées

o Une littérature d’idée au sens large : des essais, des fictions (romans, pièces de théâtres,
fables, récits allégoriques, utopies, dystopies), ou des textes de sciences humaines.
o Des œuvres qui proposent des clés de compréhension de la condition humaine ;
o Des œuvres qui proposent aux élèves un nouveau degré d’abstraction ;
o Des œuvres qui, en offrant aux élèves des modèles d’écriture réflexive, leur permettent de progresser dans cette pratique.

Des visées spécifiques

o Consolider les capacités d’abstraction des élèves.
o Développer les capacités d’analyse, de synthèse et d’argumentation des élèves, en
lecture comme en expression écrite.
o Permettre aux élèves de construire un raisonnement solide et de partager une
pensée personnelle argumentée :
- étayée de références,
- exprimée dans une langue respectueuse des normes de l’écrit.

Des enjeux spécifiques et leurs capacités associées

Découvrir ce que la littérature et les arts apportent à la connaissance du monde contemporain.
o Distinguer le thème et la thèse ;
o Analyser la progression d’un propos ;
o Extraire, trier, organiser et reformuler les idées essentielles.
Questionner les continuités et les bouleversements du monde actuel en faisant preuve de recul.
o Prendre conscience de la permanence et de l’universalité des questions actuelles.
Pratiquer l’écriture réflexive : construire un raisonnement personnel en organisant ses connaissances et en confrontant des points de vue.
o Développer un raisonnement à l’écrit ;
o Structurer sa pensée – construire un paragraphe argumentatif ;
o Sélectionner et hiérarchiser ses arguments ;
o Mobiliser des références.

Formuler sa pensée en l’exprimant de manière appropriée pour prendre part à un débat d’idées.
o Soutenir, justifier et nuancer un point de vue ;
o Comprendre d’abord le point de vue de l’autre avant d’émettre son propre avis ;
o Passer du registre de l’opinion à celui du jugement.

Un enseignement de la langue au service de la clarté et de la nuance de l’argumentation

Maîtrise linguistique exigée par le programme de terminale
o La syntaxe des subordonnées hypothétiques et concessives ;
o La syntaxe des discours directs et indirects ;
o Les modes et les modalités ;
o La cohérence textuelle et les reprises anaphoriques ;
o L’expression des liens logiques ;
o Le lexique de l’abstraction ;
o L’utilisation de citations en insérant correctement le discours dans la syntaxe.

L’enseignement de l’oral

o Concentrer les activités orales sur les heures de co-intervention et d’A.P.
o Aboutir à des productions plus riches (compte rendu d’expériences, exposé, débat) dans le
cadre des projets de poursuite d’étude ou d’entrée dans la vie professionnelle.
o Préparer les épreuves orales (notamment la présentation orale du chef-d’œuvre).
o S’appuyer sur les facilités offertes par les outils numériques d’enregistrement.

Les approches interdisciplinaires possibles

Des compétences et des thématiques communes avec le programme d’EMC
o L’apprentissage de l’argumentation et de l’expression d’un jugement raisonné est une excellente préparation au débat démocratique.
o Les questionnements sur le monde actuel proposés par l’OE « Vivre aujourd’hui :
l’humanité, le monde, les sciences et la technique » entrent en résonnance avec le thème d’EMC « S’engager et débattre en démocratie autour des défis de société ».

Des liens avec le programme de géographie :
o Les interrogations sur les bouleversements actuels font écho au thème de géographie : « Les hommes face aux changements globaux. »

Des activités nouvelles pour la perspective d’étude : Dire, écrire, lire le métier

Réinvestir dans les situations professionnelles, les compétences argumentatives travaillées pendant les heures disciplinaires :
o en réfléchissant aux différences entre un argumentaire professionnel et des propos
argumentés échangés lors d’interactions professionnelles spontanées ;
o en profitant de situations professionnelles pour repérer les différences entre démontrer et négocier ou entre convaincre et persuader ;
o en analysant les nouveaux modes de communication au travail et les relations entre les écrits et les oraux professionnels.
Permettre aux élèves de construire leur identité professionnelle grâce aux études et aux essais sur le monde du travail et ses évolutions

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