Références :

• Arrêté du 1er mars 2021 modifiant l’arrêté du 21 novembre 2018 relatif aux enseignements dispensés dans les formations sous statut scolaire préparant au baccalauréat professionnel - JORF n°0086 du 11 avril 2021
• Note de service 1-3-2021 publiée au Bulletin officiel n°15 du 15 avril 2021.

L’arrêté du 1er mars 2021 (modifiant l’arrêté du 21 novembre 2018) invite les établissements à aménager la scolarité en classe de terminale en intégrant la logique de parcours de l’élève. Dans le cadre du projet pédagogique de l’établissement, les heures de co-intervention peuvent être utilisées pour proposer aux élèves un atelier de philosophie. La note de service précise les conditions de sa mise en œuvre.

Quel volume horaire ?

Les établissements déterminent leur choix conformément au volume horaire de référence défini en annexe de l’arrêté, soit 26 heures annuelles « élève » (1 heure hebdomadaire sur le nombre de semaines de présence effective en établissement, une fois déduites les 8 semaines de PFMP et les 2 semaines d’examen) et une dotation horaire professeur égale au double du volume horaire élève.
L’arrêté indique la possibilité d’autres aménagements. Les établissements peuvent ainsi choisir de combiner plusieurs modalités à condition de s’assurer que le temps d’apprentissage pour les élèves soit suffisant et significatif au regard des objectifs visés. La mise en place d’une seule des modalités optionnelles (26 heures) équivaut en moyenne à 1 heure élève/semaine ; la mise en place de deux de ces modalités correspond à 13 heures par modalité, soit en moyenne 1 heure élève/quinzaine. L’organisation pédagogique adoptée peut proposer un rythme hebdomadaire, par quinzaine ou par regroupement des heures de façon périodique (par exemple un module de 3 heures toutes les 3 semaines), selon le projet pédagogique.

Quels élèves ?

Le choix peut se porter :
• sur une classe entière dont l’équipe souhaite expérimenter ce type d’atelier,
• sur les élèves désireux de poursuivre leurs études après le baccalauréat,
• sur toutes les terminales du lycée,
• ou sur les élèves volontaires.

Les équipes seront attentives à ménager une égalité d’accès à un tel enseignement.

Quels enseignants ?

Le dispositif est fondé sur le volontariat des professeurs de philosophie, instruits des objectifs poursuivis par la transformation de la voie professionnelle et de l’enseignement du français en particulier. L’élaboration du projet est systématiquement accompagnée par le corps d’inspection.
L’année 2021-2022 est expérimentale et autorise une certaine « souplesse » dans l’attribution des ateliers. Ainsi, lorsque des professeurs de la voie professionnelle disposent des compétences requises et qu’ils se portent volontaires, ils peuvent, avec la validation et l’accompagnement des corps d’inspection, prendre en charge cet enseignement. Ils sont invités à suivre la formation académique prévue à cet effet. Des binômes peuvent être constitués, associant professeurs de philosophie et professeurs de la voie professionnelle. Dans cette situation, les heures dédiées doivent être doublées.
Les corps d’inspection insistent sur la nécessité de confier les ateliers de philosophie à des enseignants formés à la didactique de cet enseignement, qui, à termes, devront justifier d’une certification en s’inscrivant à un parcours de formation académique.

Quel « programme » ?

L’introduction d’un enseignement de philosophie au lycée professionnel est une suite des expérimentations réussies, installées parfois de longue date dans les académies. Cet enseignement qui guide et initie les élèves à la démarche philosophique participe de la promotion de la culture générale des bacheliers professionnels. Sous des modalités variées, il détermine un véritable parcours de philosophie pour les élèves concernés. Articulé à des notions, des auteurs et à des questionnements appartenant aux traditions de la discipline, l’atelier peut encourager la pratique d’un dialogue construit, mais exclut la simple discussion ou l’échange plus ou moins libre et spontané d’opinions. Il conduit les élèves à savoir prendre de la distance par rapport à leurs opinions, à clarifier des notions fondamentales dont il est fait un usage quotidien et à travailler la justesse et la précision de l’expression.
Il n’existe pas de « programme » officiel ni d’épreuve certificative pour ces ateliers. Toutefois, l’objet d’étude de français en classe de terminale et le programme limitatif bisannuel, la réalisation d’un chef d’œuvre, les filières de spécialité préparées en sont autant de points d’entrée.
Les articulations interdisciplinaires sont possibles, sans être imposées. L’atelier de philosophie peut se déployer de manière autonome ou s’articuler opportunément avec d’autres enseignements.
La dynamique des parcours peut, elle aussi, être mise à profit : les modules consacrés à l’insertion professionnelle ou à la poursuite d’études peuvent être articulés à des séquences d’atelier de philosophie.

Quelles pratiques ?

La mise en œuvre de l’atelier de philosophie en établissement professionnel requiert un ajustement pédagogique des professeurs qui en prennent la responsabilité. Les modalités d’enseignement sont variées et peuvent impliquer des exercices oraux et des exercices écrits, mis à la portée des élèves auxquels ils sont destinés : production d’un questionnement ou d’une argumentation philosophique, initiation à la lecture des textes, rédaction de définitions conceptuelles, formulation de problèmes philosophiques, etc.
La lecture de textes d’auteurs philosophiques est tout à fait possible et indiquée. On veillera au choix de textes courts et accessibles.

Quel pilotage académique ?

Les corps d’inspection visiteront certains ateliers au cours de l’année et apporteront leurs conseils en matière de didactique et de mise en œuvre pédagogique.
Un groupe de travail académique, constitué de professeurs de philosophie et de professeurs de lettres de lycée professionnel, pourra élaborer des ressources et accompagner les équipes au cours de l’année.
Trois journées de formation sont prévues au PAF pour cet accompagnement des professeurs.
Une certification sera exigée à terme.
Un espace « ressources » (Pearltrees) et une page web sur les sites disciplinaires académiques de philosophie et lettres-histoire sont consacrés aux ateliers philosophiques de l’académie.
Madame Szpirglas (IA-IPR de philosophie) et monsieur Girard (IEN Lettres) co-pilotent le dossier au niveau académique.