Une phrase séparée en deux parties par deux points
1ère partie : Rythmes et cadences de la vie moderne
Revenons tout d’abord sur les deux concepts évoqués :

- Le mot rythme vient du latin Rhythmus et du grec Rhuthmos, qui signifie cadence.
Le rythme, c’est le retour, à des intervalles réguliers dans le temps, d’un fait, d’un phénomène. Ce peut être aussi la vitesse selon laquelle se déroule un processus donné, la vitesse, qui permet à une suite d’évènements de s’accomplir.
En musique, le rythme est la succession ordonnée de notes et de silences. Il peut être rapide, lent, syncopé, etc.
- Le mot cadence, quant à lui est emprunté à l’italien cadenza, qui signifie « conclusion », employé ensuite au sens de rythme (exemple de l’allure des rameurs) ou d’un vers en poésie ou d’une succession régulière de sons musicaux. Ce mot est issu du latin populaire Cadentia, participe présent cadere qui signifie tomber. Ainsi, en musique, une cadence est une séquence d’accords qui conclut une phrase musicale.
Dès le XVe siècle, ce mot cadence est lié au mot rythme par extension et s’applique à une répétition de sons ou de mouvements qui se succèdent régulièrement (cf l’expression : en cadence, Cadence tend même à empiéter sur certains emplois de rythme, notamment en parlant du rythme de travail (avec l’expression les cadences infernales à propos du travail à la chaîne).
Ici, ce qui est intéressant c’est que les termes “rythmes” et “cadences” sont au pluriel et évoquent des notions temporelles et rythmiques étroitement liées. De quels rythmes et cadences au pluriel parle-t-on ?
Les rythmes se réfèrent aux modulations régulières ou irrégulières du temps. Ils peuvent être observés dans divers domaines tels que la musique, la poésie, la danse, la nature et même notre vie quotidienne. Dans la vie moderne, les rythmes sont souvent associés à nos habitudes quotidiennes, comme les horaires de travail, les cycles de sommeil, les repas, etc.
Mais les rythmes peuvent également être biologiques, comme les battements cardiaques … Quant aux cadences, elles sont des marques de fin ou de pause dans un rythme. Elles peuvent être régulières ou ponctuelles. Dans la vie moderne, dans notre vie de tous les jours, les cadences peuvent être observées dans nos activités quotidiennes.
En somme, les rythmes et les cadences sont des éléments essentiels pour comprendre notre rapport au temps et à la vie moderne. Ils influencent nos choix, nos émotions et notre bien-être. Trouver un équilibre entre ces deux aspects peut être crucial pour notre qualité de vie.
2eme partie : Un temps pour soi ?
Albert Einstein : « Une heure assis à côté d’une jolie femme semble durer une minute. Une minute assis sur un four brûlant semble durer une heure. ».
Le temps ne semble jamais s’écouler de la même façon :
• Il s’éclipse quand on fait ce que l’on aime
• Il ralentit quand on s’ennuie.
• Il s’accélère quand on vieillit
Pourtant quand on regarde notre montre, les aiguilles, elles avancent toujours à la même vitesse.
- De quel(s) temps parlons-nous ? Il existe plusieurs conceptions du temps :
Le temps CHRONOS ne dépend pas de nous, il est réputé uniforme, linéaire ; nous savons d’ailleurs le chronométrer. C’est le temps qu’affichent nos montres (en heures, minutes, secondes), celui qui rythme notre emploi du temps.
Le second temps appelé TEMPUS correspond au temps éprouvé ou psychologique, celui que l’on mesure « de l’intérieur de soi ». Ce temps-là ne s’écoule pas uniformément. « Il y a des moments qui durent longtemps », dit Arletty dans le film de Marcel Carné Hôtel du Nord. D’autres passent au contraire très vite.
Le temps ne dépend pas de nous et nous y sommes inéluctablement soumis. C’est d’abord une force extérieure qui nous impose sa loi, sans que nous puissions nous y soustraire. Nous nous considérons en effet comme prisonniers du temps. Héraclite d’Éphèse (567-480 av. J.-C.), philosophe présocratique, utilise ainsi une métaphore fluviale pour parler du temps. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », dit-il ; le temps s’écoule et tout est à chaque seconde changement. L’eau coule en permanence, le fleuve est à la fois toujours le même et toujours autre. Chaque instant disparaît dès qu’il est apparu.
Plus encore, le temps n’a pas d’existence, comme le montrera saint Augustin : « comme le passé n’est plus et que le futur n’est pas encore, on ne peut donner aucune consistance au temps » (Confessions).
Dès lors, le temps apparaît comme contraignant et irrévocable. En effet, je ne peux ni accélérer les minutes ou les jours me séparant d’un moment heureux, ni voyager dans le passé pour retrouver une époque révolue. Le temps nous apprend que tout a un commencement … et une fin.
Pour autant, le temps est aussi libérateur : c’est le lieu de toutes nos créations. En effet il est indispensable qu’un temps s’ouvre à nous pour que nous puissions agir et imprimer notre marque sur les choses. Par l’action, nous pouvons reprendre possession de ce temps qui nous échappe et ainsi transformer le destin en liberté.
C’est en particulier le moment présent qu’il s’agit de saisir. Le présent est le seul temps qui nous appartienne véritablement : il est le temps de nos décisions, de nos réflexions. En agissant aujourd’hui, nous déterminons notre avenir. Ce sont nos choix qui conditionnent notre futur. Le temps nous offre un espace ouvert que nous sommes libres de façonner à notre convenance. À nous de devenir les acteurs de notre existence et de réduire la place laissée au temps pour accroître celle de notre liberté.
Mais, il est vrai aussi que, dès qu’on tente de saisir objectivement le temps, nous nous trouvons face à un paradoxe : le passé n’est plus, l’avenir n’est pas encore, et l’instant présent est encore à venir, ou déjà passé… "Le temps, à proprement parler, n’existe pas", écrit Simone Weil, et pourtant c’est à cela que nous sommes soumis. Telle est notre condition, nous sommes soumis à ce qui n’existe pas…
- Un temps pour soi :
Le temps pour soi, une quête universelle. Nous aspirons tous à vivre à un rythme plus tenable, à trouver des moments de répit dans notre quotidien trépidant. De quels temps parlons-nous ? : il s’agira d’explorer ici les possibles pour peut-être appréhender les bénéfices de prendre du temps pour soi, ces moments de pause (hors du temps) pour se consacrer à des activités qui nous tiennent à cœur.,
La ponctuation dans la phrase “Rythme et cadence : quel temps pour soi ?” joue un rôle important pour la compréhension et la structure de la phrase. :
– Les deux-points ( :) introduisent une explication, une liste, ou une citation.
Dans notre phrase, ils séparent le sujet (“Rythmes et cadences”) du reste de la phrase, indiquant que ce qui suit va clarifier ou détailler le sujet.
– Le point d’interrogation (?) : Le point d’interrogation marque une question.
Dans notre phrase, il transforme le groupe nominal “quel temps pour soi” en une question, invitant le lecteur à réfléchir sur le concept de temps personnel.
– La ponctuation ici permet donc de structurer la phrase et d’indiquer qu’elle pose une question sur le rapport entre rythmes, cadences et temps individuel.
Alors, pour conclure : Accordons-nous ce temps pour soi car il est précieux afin que le temps ne nous enferme pas mais plutôt qu’il nous libère…
Françoise Camus
IEN Lettres -Histoire -Géographie